4th août 2007

Mangez-moi

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Je suis en vacances mais je pense bien à vous. La preuve ? Je viens de terminer l’excellent livre d’Agnès Desarthe, que dis-je terminé ? Je l’ai dégusté, savouré et je voudrais vous le faire partager.

Je vous livre donc, ci-dessous, le mot de l’éditeur rédigé en quatrième de couverture ainsi qu’un extrait de l’ouvrage qui, j’espère, vous donnera envie de pousser la porte du restaurant de Myriam.

Mot de l’éditeur Ouvrir un restaurant ? Quelle idée…C’est pourtant celle qui vient à l’esprit de Myriam, et qu’elle s’empresse de mettre à exécution. Les ennuis commencent car ce restaurant est aussi sa maison. Éviter la faillite, vivre en clandestine et garder le secret sur un itinéraire trop chaotique constituent l’exercice de jonglage auquel elle se livre chaque jour.

Qui est Myriam ? Une collectionneuse de contradictions.

Un oxymore ambulant. Bannie de chez elle pour une faute inavouable, c’est une âme errante qui n’aspire qu’à la stabilité, une téméraire qui déteste qu’on la surprenne. Son problème, c’est le temps. Comment faire pour que l’avant et l’après coïncident à nouveau ? Que le passé cesse d’être douloureux et que l’avenir s’éclaire ?

Ce livre dont le titre évoque l’Alice de Lewis Carroll est un roman d’aventures spirituelles, en même temps qu’une chronique d’un genre très particulier. Car on se bouscule dans le restaurant de Myriam. Fleuriste amoureux, jeunes filles philosophes, enfants du quartier, et jusqu’à ce cultivateur dont la science des plantes semble infinie, tous participent de la même comédie humaine, lumineuse, mystérieuse : le monde d’Agnès Desarthe. Un monde où le rêve et le réel s’entrelacent, où les disparus reviennent, où le désir voyage.

Extrait du livre:

“Le jour de l’ouverture, je n’ai prévenu ni mes amis, ni ma famille. Je leur ai donné une fausse date. Cette fois, c’est certain, moi aussi j’ai menti. Les courses sont faites. J’ai rédigé les menus. J’ai préparé ce qui devait l’être. Le reste, au dernier moment. Mais il n’y a pas de dernier moment. J’attends. Personne ne vient. Personne ne sait que mon restaurant existe. Je tremble de midi moins le quart à trois heures et demie. C’est très fatigant, et mon nombril, qui est l’épicentre de ces spasmes resserrés d’angoisse, est mis à rude épreuve.

Lorsque quelqu’un s’arrête devant ma porte, rôde devant ma vitrine, je le chasse mentalement. Il faut qu’un restaurant soit plein ou vide. Un client unique, c’est pire que pas de clients du tout. J’ai décidé d’ouvrir le midi et le soir. C’est peut-être trop pour commencer. Mais je ne vois pas comment je pourrais éviter les erreurs. Je n’ai jamais eu de restaurant. J’ignore comment on fait. Je me suis longuement posé la question de l’approvisionnement et des restes. Quelles quantités acheter ? Que cuire ? Combien de temps garder ? J’ai réfléchi et j’ai trouvé. La réponse est : comme pour une grande famille. Le poisson: cru le jour même, cuit le lendemain s’il n’a pas été mangé, puis transformé en terrine le troisième jour et en soupe le quatrième. Ainsi faisait ma grand-mère.” 

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